Histoire de la sorcellerie au pays basque

En Espagne, ce sont les inquisiteurs régionaux qui agissent avec leur rigueur habituelle contre ces Basques de Navarre et de Guipuzcoa. L'inquisition espagnole ne prononcera que fort peu de condamnations. Ces chasses aux sorcières aboutissent à une phénoménale erreur de justice. Les conséquences sont désastreuses pour ces populations basques. Ainsi naît la légende des sorcières basques. Bien loin des sorcières de légende, ces victimes ont été mises à mort sous ce fallacieux prétexte, mais pour des raisons beaucoup plus prosaïques et éloignées de pratiques obscures et d’invocations maléfiques.

À cette époque, la sorcellerie répondait à trois critères juridiques. Il fallait avoir offert son âme au diable, en présence de ce dernier et en reniant la foi chrétienne, s’engager à faire le mal et à en rendre compte chaque semaine au diable et participer à l’Akelarre, le sabbat basque. On comprend bien que, sous la torture, les femmes accusées pouvaient avouer n’importe quoi. » D’autant que, ce qui n’était qu’un délit pendant le Moyen Âge, était devenu un crime à la Renaissance.

Sur la période du 2 juillet au 30 octobre 1609, lorsqu’Henri IV, pour des raisons diverses, a envoyé deux juges laïques, Pierre de Lancre et Jean d’Espaignet, tous deux venus du parlement de Bordeaux, la répression des sorcières fera 80 victimes en Labourd.