le blason

A l’origine le blason apparut au Moyen-Âge pour discriminer les ennemis et les alliés lors des batailles.

Le blason de HOURTIN est par contre très récent (pour l’instant nous n’en connaissons précisément, ni la date exacte ni l’auteur). Le blason « écartelé » en 4 quartiers se lisant de « de dextre à senestre » ce qui, pour le porteur du blason représente de sa droite à sa gauche et « du chef à la pointe ». Chaque quartier présente un « meuble » c’est-à-dire un objet.

Au 1) de « gueules » au hapchòt « d’argent » (sur fond rouge est dessiné un hapchot blanc) :

Quoi de plus normal pour ce village forestier. Pratiquement toutes les fermes anciennes ont un ou plutôt, plusieurs hapchòts. Vous pouvez en voir un bel exemplaire dans le musée. Cet outil très sophistiqué par tant de courbures est le complément indispensable de l’espourguit sans lesquels la pique n’est pas possible. L’espourguit (ou sarcle) sert à enlever l’écorce, le hapchòt sert à égratigner l’aubier en retirant à chaque manœuvre un copeau de quelques mm d’épaisseur pour ouvrir les canaux résinifères desquels coulera la gemme. Le copeau est joliment appelé « galip ». Gorgé de résine nous l’utilisions pour allumer le feu. Il n’est pas aisé de décrire précisément les outils du gemmeur car chacun d’eux demandait au taillandier de lui façonner les outils les mieux adaptés à sa pratique, à sa force et à son habileté. D’ailleurs, sur les différentes éditions de notre blason le dessin du hapchòt a sensiblement évolué. L’une des versions est clairement un bridon « huppé » (arrivé en Gironde vers 1910) avec le « place-bire » à l’opposé de la lame, pour creuser les encoches droites dans lesquelles on enfonçait les bires (lames de zinc qui dirigent l’écoulement de la résine vers le pot). Le point commun à chacun de ces outils est qu’il doit couper comme un rasoir. L’art d’aiguiser un hapchòt était d’ailleurs un talent très discriminant entre excellent et moins bon gemmeur. Sachez que l’on ne frappe pas avec un hapchòt, on le fait simplement glisser le long du tronc en un « clap » rapide et ferme très caractéristique lorsqu’il s’enfonce en diagonale dans le tronc. Le hapchòt n’est donc pas une hache malgré son nom gascon qui lui donne ce sens.

Au 2) « d’or à l’ancre de sable avec sa gumène du même » (sur fond jaune, est dessinée une ancre encordée, noire).

Quel meilleur symbole pour ce village qui accueillit l’école de l’aéronavale de 1917 à 1950 puis le Centre de Formation Maritime (CFM) les 50 années suivantes. Ainsi pendant plus de 80 ans la Marine Nationale développa des activités de formation à HOURTIN. Ceci transforma en profondeur la sociologie, l’urbanisme et l’économie du village. De nombreux jeunes garçons partirent voguer sur les bâtiments militaires et on ne compte plus les hourtinaises qui, frappées par Cupidon, allèrent découvrir d’autres horizons. Mais il est vrai aussi que de nombreux marins furent séduits par le village et qu’une fois arrivé l’âge de leur retraite, revinrent s’y implanter durablement. L’ancre est à la fois le symbole du voyage lorsqu’elle est hissée et celui de la fermeté lorsqu’elle est jetée. D’ailleurs la gumène qui s’enroule autour de l’ancre de notre blason est bien là pour montrer cette dualité d’usage.

Au 3) « d’or au lion de sable à la queue léopardée» (sur fond jaune, un lion noir dont le bout de la queue est tourné vers l’extérieur)

Ce symbole est indiscutablement une variante de l’emblème des ducs d’Aquitaine qui apparut dès le douzième siècle. Le lion est « rampant « car il est vertical (à l’horizontale il est dit « passant »). C’est un « lion » et non un « léopard » car en héraldique, ce dernier terme est réservé aux félins dont la gueule est de face. Cette référence à l’histoire de Hourtin est parfaitement justifiée comme le prouvent d’une part le « lion d’or » qui figure sur le blason de Lesparre et celui « de gueule » qui figure sur le blason de la Région Nouvelle-Aquitaine. En revanche, en consultant les blasons des communes girondines qui présentent un lion, (près de 30) on remarquera que si la plupart sont jaunes (« or ») ou rouges (« gueules ») seul celui de Hourtin est noir (« sable ») !

Au 4) « de gueules au voilier d’argent vu de front » (sur fond rouge, est dessiné un voilier blanc, vu de face).

Voilier plus ou moins effilé selon la version du blason que l’on considère, venant de face, toujours le spi au vent, il symbolise le lac. Quoi de plus normal dans ce village qui partage le plus grand lac naturel de France. Ce lac ne contient que de l’eau de pluie provenant de son bassin versant pour l’essentiel localisé dans la zone agricole des Jolles qui héberge les grands domaines agricoles du village. L’eau d’amont parvient au lac grâce à des berles naturelles ou des crastes qui furent progressivement creusées par l’homme. L’activité nautique du lac est organisée d’une part autour du CVHM à Piqueyrot essentiellement consacré à l’initiation (c’est une école agréée) et à la compétition à la voile (nombreuses régates), et d’autre part autour du CNHM (1963) qui gère le port et encourage la plaisance nautique (balades au fil de l’eau, voile, bateaux à moteur, ski nautique, pêche en bateau, etc.).